Y-a-t-il un âge idéal pour se réinventer ? Est-ce trop tard à plus de 50 ans ? Est-ce trop tôt à moins de 30 ans ? Ce sont des questions que nous entendons souvent de la part des personnes que nous accompagnons et auxquelles nous allons tenter de répondre.
Si nous nous en référons aux personnes que nous conseillons dans nos ateliers, nous remarquons que la majorité se trouve DANS LA QUARANTAINE.
On peut dès lors se demander si le questionnement professionnel fait écho à la fameuse ‘mid life crisis’ ou encore ‘crise de la quarantaine’. Le travail de Frederic Hudson sur les cycles de vie peut nous aiguiller (1). Même s’il ne date pas d’hier, un peu rafraichi, il fait encore tout son sens.
Ce que dit Hudson pour la phase entre 40 et 50 ans, c’est qu’à ce moment, la finitude de la vie nous apparait et on commence à compter le temps qui nous reste dans notre vie et notre carrière. Il survient souvent une sorte d’urgence à vivre, un besoin de renouveau, une forte volonté de changement, et parfois même une remise en question totale.
Dans la quarantaine, l’individu peut prendre de grandes décisions et ce, pas toujours de façon réfléchie : divorce, changement de profession, déménagement, rupture de liens. C’est une période où, professionnellement, les personnes ne veulent plus faire de concessions et où elles réalisent que ce qu’elles ne font pas tout de suite ne se fera sans doute jamais.
Et pourtant, nous observons que cette « crise » aboutit souvent à des transitions professionnelles réellement bénéfiques car c’est l’occasion d’ adopter un nouvel angle de vue, positif, sur sa carrière. En effet, dans la quarantaine, on ne doit plus trop se prouver professionnellement, on a encore une bonne fenêtre d’une vingtaine d’années de travail devant soi, les enfants sont déjà plus grands et on retrouve un peu de temps pour soi. On s’intéresse d’avantage au développement personnel, au recentrage sur l’essentiel, à ce qui fait sens pour soi. Nous entendons souvent à cet âge : « il faut que je trouve autre chose, mon job n’est plus en phase avec mes valeurs ». Ce qui explique que cette génération fait facilement la démarche de frapper à notre porte pour découvrir le travail qui est aligné avec leurs valeurs, leurs compétences, mais aussi leur intuition, leurs priorités etc… (2)
A cet âge, il est aussi important de vérifier s’il est essentiel de changer d’emploi pour combattre cette impression de malaise de milieu de vie. Peut-être est-il possible de le réaménager un peu, de solutionner quelques éléments bloquants actuellement et avez-vous simplement besoin d’un nouveau projet pendant votre temps libre ? Non, nous ne voulons pas dire par là qu’il faut céder au cliché de la Harley et de la queue de renard ou vous inscrire sur Elite. Par chance, il y a des alternatives moins onéreuses ou qui font plus de sens ! À titre d’exemple, pourquoi ne pas apprendre une nouvelle langue, faire du bénévolat autour d’une de vos passions, vous initier à la permaculture ou enfin terminer les travaux de rénovation de votre maison ? Bouffée d’oxygène garantie.
Pour y voir clair sur la suite de votre vie professionnelle, l’essentiel autour de la quarantaine est de se mettre en marche avec une approche structurée pour ne pas se perdre dans toutes ces questions et éviter de tourner en rond en laissant toutes les options ouvertes.
Venons-en maintenant AUX MILLENIALS, (aux jeunes adultes, quoi!)- ils ont la trentaine. Comment se positionnent-ils par rapport à la réinvention professionnelle ?
Nous recevons de plus en plus de jeunes dans nos ateliers. Ce n’est finalement pas si étonnant sachant qu’ils l’accordent beaucoup d’importance aux valeurs et à l’éthique. Ils ne sont pas prêts à accepter toutes les conditions de travail et connaissent bien leurs priorités. Ils accordent souvent également beaucoup d’importance à la valeur famille et la question du sens au travail est essentielle pour eux.
Aussi, les Millenials n’hésitent pas à investir dans leur développement personnel très tôt dans leur vie, sans attendre d’atteindre un point de saturation que le font d’avantage leurs aînés.
A la trentaine, nous accompagnons essentiellement les personnes à identifier ce qui les anime en consolidant leur identité d’adulte et leur confiance en soi. J’aimerais citer l’exemple de Marie C. qui, élève douée à l’école, a suivi un cursus universitaire en droit et en communication et qui s’est retrouvée pendant 5 ans cadre dans une grande société. A 29 ans, mère d’un jeune enfant, elle est venue nous voir car elle ne supportait plus son environnement professionnel; « je déteste le milieu de l’entreprise, je m’ennuie même si je suis fort occupée, je ne me sens pas à ma place » . Après son parcours de réinvention professionnelle, la voilà finalement de retour sur le chemin de l’école pour devenir institutrice maternelle -son rêve de toujours- mais « dans la famille, il n’était pas pensable que je ne fasse pas l’université ». Aujourd’hui, son plan de transition est ficelé, elle est radieuse, alignée et en parle avec aplomb et des étoiles dans les yeux.
QU’EN EST-IL ALORS DES 50-60 ANS ? Changer d’emploi représente toujours un défi et lorsqu’on atteint la cinquantaine, il ne faut pas se voiler la face, cela demande plus d’efforts, surtout parce que nous avons d’avantage de peurs et de préjugés : « je suis trop cher », « je suis presque en fin de carrière, je ne trouverai plus rien », etc … Cependant, la réinvention est toujours possible, quel que soit l’âge. J’en suis la preuve vivante, je me suis réinventée à plus de 50 ans, après un burn-out et passée de cadre en grosse entreprise à entrepreneur-coach, co-fondatrice de StepChange. Et je ne me suis jamais sentie si alignée professionnellement qu’aujourd’hui.
Quelle que soit la situation, qu’on ait encore des rêves inassouvis ou que, plus prosaïquement, l’on ait fait l’objet d’un licenciement et qu’on soit dans le besoin de trouver un travail pour les 10 années qui suivent, il y a des solutions. A cinquante ans, nous sommes encore pleins d’énergie et d’envies de réalisations. L’essentiel dans ce cas, est surtout de ne pas perdre de temps et de se mettre efficacement en route vers le job qui fait sens pour nous. L’avantage est qu’aujourd’hui il existe énormément de formations en ligne courtes, performantes et même souvent gratuites.
Mais cela demande un vrai travail de réflexion et de planification. Lorsqu’on accompagne une personne dans la cinquantaine, on veille plus que jamais à ce que son plan d’action soit très tangible, réaliste et débute rapidement.
QUE VOUS AYEZ 25, 35, 45, 55 ANS…, si vous vous posez des questions sur votre avenir professionnel et ignorez par où commencer, il n’est pas facile de franchir le cap de la réinvention tout seul. Quel que soit votre choix d’accompagnement, il est judicieux de se doter d’une approche stratégique et concrète qui vous guide dans la réflexion et l’action.
Le parcours que nous avons mis en place chez StepChange est apprécié pour sa structure sur laquelle on peut réellement s’appuyer : il est rythmé sur deux mois , il comporte quatre étapes qui guident la réflexion et permet ainsi, pas à pas, d’identifier le job qui fait vraiment sens pour vous, quel que soit votre âge.
D’ailleurs, pour paraphraser Marcel Jouhandeau ; « Il y a l’âge qu’on a, celui que l’on paraît et celui qu’on se donne. L’âge qu’on a est sans intérêt. Celui qu’on paraît me semble importer davantage, mais ce qui doit compter le plus, c’est l’âge que l’on croit avoir, selon lequel on agit ».
ET VOUS SURTOUT, qu’en pensez-vous ?
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(1) Frederic Hudson (1934-2015), auteur californien de « The Adult Years » en 1999 était un expert dans le domaine du développement et du changement chez les adultes. Il a été le premier à observer que la vie se déroule en phases, une phase durant environ 10 ans et étant généralement associée à une transition.
(2) Le StepChange Model est une méthodologie déposée, créée en 2016 par Laetitia van Wijck qui comporte en tout 14 dimensions dont les valeurs, compétences, priorités etc…
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